2008-06-30

Les fleurs de lotus

Les fleurs de lotus du parc du Dragon de bois
Photos: Renaud Bouret

2008-06-29

Le château du roi des Ming

Le château du roi des Ming à Guilin
Photos: Renaud Bouret

Le château du roi des Ming a été ravagé par les bombardements de la Deuxième guerre mondiale, mais ses jardins ombragés abritent toujours le vieux campus de l'Université normale de Guilin. La porte sud a été rebâtie dans le style traditionnel de cette région méridionale, voisine du Viêtnam.

Les bâtiments de l'Université sont éparpillés sous des osmanthiers centenaires.

图书馆

Sur le fronton de ce pavillon, le mot tushuguan est inscrit en caractères traditionnels, mais dans l'ordre moderne, soit de gauche à droite. Ce mot signifie littéralement hôtel des dessins et des livres, c'est-à-dire bibliothèque.

Cette porte, immédiatement au sud de l'Université normale, est un des derniers vestiges du vieux Guilin.

2008-06-28

Le parc du Dragon de bois


Photos: Renaud Bouret

Le parc du Dragon de bois fait partie de ces nombreuses antiquités chinoises construites ou reconstruites depuis ces dernières décennies (de nombreux temples bouddhistes et les sections les plus visitées de la Grande muraille entrent dans la même catégorie).

Ici, les habituels mélanges de style n'ont pas court. Pas de clinquant, pas de statues de Donald Duck, pas de fausses chinoiseries. C'est un endroit qu'on aimerait avoir habité, à une autre époque.

Curieusement, ce parc, dont le coût d'entrée est de cinq à dix fois inférieur à celui des hauts lieux de Guilin, est complètement désert. C'est l'endroit idéal pour passer l'après-midi dans le calme et la fraîcheur, entre pavillons et jardins, à l'abri des grottes naturelles de la colline du Brocart, ou sur les (vrais) remparts qui surplombent la rivière Lijiang. Il suffit de se sauver avant la tombée du jour, quand des hordes de touristes envahissent les lieux pour assister à un navrant spectacle de sons et lumières.

2008-06-27

Les joueurs sur le banc

Les joueurs de Guilin
Photos: Renaud Bouret

Le banc du parc ou de la promenade, c'est en même temps le salon des habitants des vieux quartiers. Les retraités s'y rencontrent souvent par groupes de quatre, pour jouer aux cartes.

Lorsque la partie est intéressée par des mises importantes, les curieux, fascinés, ne manquent pas de s'attrouper.

Les bancs du jeu ne sont pas réservés aux hommes. Est-ce que les retraités s'y retrouvent par ennui, ou bien est-ce que les gens d'âge moyen les évitent faute de temps?

La partie d'échecs (appelée qi en chinois et go en japonais) se joue à deux, mais le spectateur est irremplaçable.

2008-06-26

Les anciens danwei

Les anciens danwei se cachent parfois sous l'épais feuillage d'arbres presque centenaires. Quelques immeubles de deux étages, un jardin, un petit magasin bien tranquille, la chaise du concierge, le bébé de la lingère, le grand-père du bébé et, bien sûr, les employés. Tout un petit monde enclos derrière une longue muraille.

Ce danwei abrite le Centre international des échanges éducatifs de la province, aussi appelé Guoji liuxue jijin guanli weiyuanhui. Le Centre est désespérément à la recherche de professeurs de français qualifiés.

C'est l'heure du wufan (le repas de midi). Certains filent chez eux ou partent pour le restaurant. D'autres se font livrer de bons petits plats par des employés en uniforme.

Le danwei est déjà cerné par d'inquiétants buildings. Résistera-t-il longtemps au progrès économique, qui n'a cure de ses charmes?

2008-06-25

L'enquête sur le tourisme


Les enquêteurs devant la grotte du Papillon, à Yangshuo, le 20 juin 2008
Photo: Le père de cette jeune fille, originaire de Pékin

En général, les touristes chinois répondent volontiers aux questionnaires de ces deux bizarres étrangers, qui notent leurs réponses dans leur langue. Plusieurs d'entre eux insistent même pour prendre une photo souvenir avec les enquêteurs.


Les sondés se promènent rarement seuls. Ce 25 juin, ils se déplacent par paquets de cent.
Photo: Renaud Bouret

Vaut-il mieux questionner les gens à l'entrée ou à la sortie du parc? Aujourd'hui, aucune des deux méthodes ne semble fonctionner correctement. Malgré notre insistance, il n'est pas rare de voir les voyageurs sondés s'enfuir à notre approche. Ceux qui ont le tricot remonté sur la bedaine sont les plus méfiants. D'autres, tel cette dame de Shanghai, ne parlent pas le chinois et dialoguent en griffonnant des caractères sur un calepin.


La relation entre le style d'habillement et la composition des groupes de voyageurs (d'après le logiciel Ramou-Deux)
40 % des sondés portent une tenue de ville (souliers en cuir, sandales habillées, etc.). 60 % sont habillés de façon plus décontractée (chaussures de sports, pantalons courts, etc.). On retrouve beaucoup plus de tenues décontractées que prévu chez les gens voyageant seuls ou avec des amis. La tenue vestimentaire est associée de façon significative avec la composition des groupes de touristes.

2008-06-24

La ruelle


Photos: Renaud Bouret

Le cinquantenaire de la Libération et l'arrivée des Jeux olympiques ont permis aux entrepreneurs immobiliers de raser une bonne partie des ruelles afin de réaliser une plus-value substantielle sur le prix du sol.

Il se passe toujours quelque chose dans la ruelle. Les adultes au travail déposent un tas de sable, qui sera le nouveau terrain de jeu des enfants, pendant que les petits vieux se promèneront en pyjama, tout en traînant de la savate. Le père Laoye prétend que les immeubles en damier, qui ont remplacé les ruelles, sont d'un ennui à mourir.

La densité de population des ruelles n'est pas vraiment inférieure à celle des grands ensembles modernes. Il est vrai qu'il y manque parfois le confort, quoique les intérieurs soient souvent moins délabrés que ne l'annoncent les façades.

2008-06-23

Après la crue, le séchage

La crue a remonté cet affluent du Lijiang, submergeant entièrement le pont de Xingping.

Les câbles qui survolent le pont portent encore les traces des débris charriés par l'inondation.

Cet arbre ressorti des eaux est le perchoir rêvé pour taquiner la brème.

Après le nettoyage, et entre deux ondées, on achève le séchage. En moins d'une semaine, les traces du désastre auront disparu des villes et des villages riverains.

2008-06-22

Le marché de Yangshuo


Photos: Renaud Bouret

Dès l'aube, les marchands ambulants arrivent de la campagne et les échoppes se garnissent.

Le boucher du coin, situé entre un restaurant et un salon de coiffure, ne vend que de la viande fraîche.

On s'ennuie rarement dans le quartier du marché. Profitons-en, avant qu'il ne soit remplacé par un supermarché.

2008-06-21

Les chiens des villes et des campagnes

Une famille unie

Les chiens de la campagne ont tous un air de famille. Comme leurs cousins des régions encore sauvages d'Asie, ils ont le pelage fauve et serré. Leur mine n'a guère variée depuis que le paysan existe.

Ils ont faim, ce qui les rend plus sociables avec le client.
Les chiens des villes sont les nouveaux petits empereurs, apparus au début du siècle. Avec leur petit gabarit et leur confortable niveau de vie, ils sont à la fois drôles et capricieux.

Par prudence, on attendra d'être invité par le maître de céans.
Les chiens de la campagne sont souvent calomniés. Ils ont la réputation de mordre sans raison ni avertissement, ces imprévisibles péquenots aux mâchoires puissantes.

Descendons au bord du Lijiang.
Les chiens de la ville sont-ils de vrais chiens? Toujours est-il qu'ils se méfient de l'eau, quoiqu'ils sachent nager aussi bien que leurs rustres compatriotes.

2008-06-20

La vallée du Yulong

La vallée du Yulong, dans l'arrière-pays de Yangshuo.

On dit que la région de Guilin est la plus belle de la Chine, et que la préfecture de Yangshuo est la plus belle de la région de Guilin.

2008-06-19

La rivière Lijiang

La rivière Lijiang vue de Xingping

La rivière Lijiang traverse Guilin, puis Yangshuo, avant de se jeter dans la rivière des Perles. Elle offre, officiellement, les plus beaux paysages de Chine, dont celui-ci, qu'on retrouve sur le billet de 20 yuans.

Les rives du Lijiang vues d'un bateau

La rivière Lijiang vue d'en haut

Clair de lune éphémère à Yangshuo

2008-06-18

Enquête au parc des Sept étoiles

La ville de Guilin vue d'une des Sept collines

Aujourd'hui commence le sondage de l'enquête sur le tourisme intérieur chinois. Je me joins à l'auteur de l'enquête, professeur à l'Université de La Rochelle, pour interroger les visiteurs du parc des Sept étoiles. Pour cette première, le public est plutôt réceptif. Le questionnaire est bilingue (français-chinois), mais les sondés préfèrent généralement répondre de vive voix.

En quittant le parc, je tombe sur un certain Monsieur Zhou, retraité pétant d'énergie, avec qui j'engage une conversation, qui se transforme rapidement en monologue. Monsieur Zhou était le fils cadet d'une famille de cinq garçons et de deux filles, dans le nord du pays. Pour nourrir toutes ces bouches, on n'envoyait à l'école que l'aîné, le reste de la marmaille étant destiné à cultiver la terre ou à s'embaucher comme apprenti. Malgré tout, le petit Zhou se retrouva un jour sur les bancs de l'école, où on l'avait envoyé faire une commission. Comme le petit Zhou s'attardait dans la classe, le maître lui fit remarquer:
— Tu perds ton temps, mon garçon, tu serais bien en peine de déchiffrer ce qui est inscrit au tableau.
Mais à la surprise générale, le petit Zhou se mit à épeler les caractères, l'un après l'autre. C'est que la maison Zhou possédait un exemplaire des analectes de Confucius, et le petit Zhou en avait appris deux chapitres par cœur. Le maître, conquis, réussit à convaincre le père Zhou de lui confier son cadet, et ce dernier put, bravant son destin, acquérir une formation scolaire.

Les années passèrent, et vint le moment de s'enrôler à l'école secondaire. Pour cela, on devait se rendre à Pékin, la cité la plus proche. C'était au début de la révolution. La commune populaire faisait ses adieux à ses rares enfants devant partir pour la capitale, et le petit Zhou les regardait s'éloigner. L'un des écoliers héla soudain le petit Zhou:
— Hé là, petit Zhou, qu'attends-tu pour faire ton baluchon?
— Non, moi je n'y vais pas. Je ne suis que le cadet de la famille.
— Mais oui, nigaud, l'instituteur a économisé sur son salaire et t'a préparé une bourse.

Et c'était vrai. Le petit Zhou s'empressa de prendre congé de ses parents, sans effusions, comme il se doit dans ces contrées. Sa mère, un moment en retrait, le rappela sur le pas de la porte: Je n'ai pas d'argent à te donner, mais tu vas emporter ce paquet de galettes de blé, qu'on gardait derrière le kang. Tu feras de la soupe une fois par jour, car il faudra ménager ta nourriture.

Les heureux écoliers d'aujourd'hui,au pied des Sept collines
Le petit Zhou arriva ainsi à la gare de Qianmen, aujourd'hui détruite. D'ailleurs, tout le vieux quartier de Pékin autour de Qianmen, l'ancien coeur de la cité chinoise depuis les Mongols, a été rasé puis rebâti, à l'occasion des Jeux Olympiques. Aussitôt débarqués du train, le petit Zhou et ses jeunes compatriotes s'enquirent, auprès d'un adulte indigène, d'un dortoir bon marché où de pauvres paysans pourraient prendre pension. Dans le dortoir, nous étions tous nus, affirme le vieux Zhou, plus de soixante ans plus tard, en joignant le geste à la parole et se dépouillant de la veste bleue qu'il porte à même la peau, sous le regard amusé de ses vieux compères assis avec moi sur le banc.
— Et en plus, ajoute le vieux Zhou en se pointant le menton avec le bout de sa canne, nous devions grimper sur un bambou… Mais je postillonne sur vous, Monsieur, alors que nous sommes à peine des amis. Je vous prie d'excuser mon impolitesse et je m'aperçois que j'ai trop parlé, comme d'habitude.
Ses compères hochent la tête.
— Et bien cher Monsieur, je ne vous retiens pas plus longtemps, je vous ai assez ennuyé avec mes bavardages.

Je ne saurai donc pas la fin de l'histoire, mais je peux vous assurer que Monsieur Zhou, que les hasards de la politique ont conduit dans cette province limitrophe du Viêtnam, est aujourd'hui totalement instruit et plus vivant que jamais.

2008-06-17

Le campus de Yaoshan

L'Université d'électronique de Guilin, qui accueille plus de 10 000 étudiants, instruits et logés sur place (à raison de sept par chambre), a décidé de s'aggrandir en faisant l'acquisition de 150 hectares dans un poljé situé à une dizaine de kilomètres du campus principal. On accède à l'annexe par une vallée pittoresque, entourée de pains de sucre et de bambouseraies. L'université a construit elle-même les neuf derniers kilomètres de la route d'accès, le premier kilomètre, entièrement défoncé, appartenant à une autre juridiction. Le trajet en autobus coûte 1,2 yuan (0,17 $), soit une hausse de 20 % depuis l'an dernier.

Un stationnement entre deux immeubles réservés aux salles de classe. Aujourd'hui se tiennent des examens oraux. Nombre d'entre eux sont ouverts au public.

Au fond du campus, un petit village avec ses épiceries, restaurants et imprimeries, vendant leurs produits à des prix imbattables. Mais attention, il faut regarder où on met les pieds.