2009-07-21

Une tête bien pleine

Contrairement au préjugé inspiré de Montaigne et vidé de son sens premier, une tête bien pleine est souvent le fondement d'une tête bien faite. Au mieux, le bourrage de crâne est un atout majeur au développement de l'intelligence et de la curiosité intellectuelle, au pire il est inoffensif.

Somme que ie voye ung abysme de science : car doresnavant que tu deviens homme & te fais grand. (Rabelais dans Pantagruel, chapitre 8)

« Gallinacées, colombins, labourage, pâturage, Alea jacta est, Oceano nox, tchernoziom, pergélisol, Baudricourt, Vaucouleurs, calcite, gneiss, Gogol, Pouchkine, ubac, adret, Joachim du Bellay, Thalès de Milet, cigüe, coquecigrue, Baucis, Philémon, gaz rares, Gaspard, phonème, monème, Chimène, Monime, acte de contrition, acte de charité, les feuilles du gui sont toujours vertes, les fruits du gui ne sont pas comestibles… » La liste de toutes ces invitations scolaires au voyage et à la découverte est inépuisable.

Si le Rabelais scolaire nous a fait découvrir la région de Lerné et Ronsard la vallée du Loir, c'est notre passion précoce pour les timbres qui nous a conduit d'Azay-le-Rideau à Sully-sur-Loire, en passant par Amboise. Car la collection de timbres, c'est aussi un doux bourrage de crâne, qui grave dans les mémoires d'enfants des myriades d'images, de nuances de couleurs, de noms de lieux et de personnages, de mots et de lettres étranges. Une fois devenu grand, on peut alors parcourir le monde en se sentant toujours en terrain familier, tout en s'émerveillant de passer du rêve à la réalité.

Ces timbres, gravés en taille douce, n'utilisaient que deux ou trois couleurs, choisies avec art.

Le portrait est souvent plus réussi que le modèle. Même le côté exposé au nord peut y recevoir la lumière du soleil.

Si les images semblent plus belles que nature, ce qu'elles dépeignent la réalité telle qu'on la voit et non telle qu'on la photographie.

3 commentaires:

Anonyme a dit...

«Contrairement au préjugé inspiré de Montaigne et vidé de son sens premier [...] inoffensif.»

On ne lance pas des phrases comme ça pour passer ensuite à autre chose : il manque l'ensemble des réflexions qui vous ont amené à cette conclusion ainsi qu'un aperçu des faits et des textes qui ont nourri ces réflexions.

Briser une idée reçue n'est pas un exercice «inoffensif», c'est comme briser un carreau dans une fenêtre : faut réparer. Ou s'excuser.

Balour Dix

Bái Lìdé a dit...

Disons qu'«il n'y a pas de conscience sans science». Montaigne serait probablement d'accord avec cette formule, mais certains pédagogues professionnels la désapprouveraient bruyamment.

Anonyme a dit...

«... le bourrage de crâne... est inoffensif.»

Je m'étais mal exprimé. C'est l'extrait ci-dessus qui m'avait surtout étonné.

Mais bon, c'est déjà de l'histoire ancienne.

Balour Dix