2008-03-28

Bien, bon et beau

« Pourquoi un chirurgien peut-il parler d'une belle tumeur alors que la chose est la plus horrible qui soit? Dans le même ordre d'idées, nous disons couramment un beau salaud, une belle ordure... La beauté renvoie ici non pas à une qualité d'harmonie digne d'admiration, mais à l'intensité d'un cas rare et intéressant. D'où le lien avec la beauté esthétique : la beauté est rare et suscite en nous un intérêt particulier. » (Christian Godin, Le Comptoir philosophique, Éditions First, 2007, p. 40)

La démonstration nous paraît un peu forcée. Pourquoi faire cadrer à tout prix le sens habituel du mot beau avec les expressions évoquées, alors que beau est ici un mot vide, dont la fonction relève de la langue et non du monde réel? Les mots beau, bon et bien jouent souvent un rôle linguistique plus ou moins similaire, comme l'illustrent les trois exemples qui suivent.

  • 1. Ça représente un beau détour.
  • 2. J'ai attendu une bonne dizaine de minutes.
  • 3. Elle part bien demain?

L'exemple 1 pourrait se traduire de la façon suivante : « Le détour est assez grand pour que nous nous en préoccupions. Tu en es probablement conscient mais je tenais à m'en assurer. » On peut apprécier le raccourci que nous procure le mot beau.

Exemple 2 : « J'ai attendu dix minutes. J'espère que tu te rends compte que c'est long (et que tu es responsable de la chose). »

Exemple 3 : « Peux-tu me confirmer que la proposition [elle + part + demain] est toujours valable? » Nous avons déjà traité de ce sujet dans le billet intitulé Elle part bien demain?.

Une belle crapule
Dessin de Renaud Bouret - 1979

En fin de compte, les mots beau, bon et bien servent à souligner ou à confirmer un fait qui est connu des interlocuteurs, ou qui devrait l'être. Le choix du terme exact dépendra du message auquel celui-ci est rattaché. Pour souligner quelque chose de mesurable, on préfèrera bon (trois bons kilomètres). Devant un substantif on choisira tout naturellement beau (un beau salaud). Lorsque la confirmation porte sur l'ensemble sujet + prédicat, on utilisera bien. Mais les trois termes sont parfois interchangeables : C'est beau dommage (en québécois). Tu devrais prendre un bon bain. Tout est une question d'époque, de lieu ou de contamination.

Un beau pétard
Dessin de Renaud Bouret - 1978

On remarquera au passage l'utilisation du féminin dans un belle ordure ou une grosse crapule. Même s'il est probable que la personne désignée soit de sexe masculin, l'oreille trouve les expressions toutes naturelles. C'est une preuve supplémentaire que le genre (signe de la langue) et le sexe (réalité du monde) ne se confondent pas. (Voir le billet intitulé Le féminin existe-t-il?)

2008-03-24

Les bernaches de Pâques

Rivière des Outaouais
24 mars 2008
Photos : Renaud Bouret

Les promeneurs rencontrés le long de la rivière nous souhaitent de joyeuses Pâques.
Les grands commerces ont pourtant banni ce mot de leur vocabulaire.
Pâques ne s'appelle plus Pâques mais la Longue fin de semaine.
Noël ne s'appelle plus Noël mais les Fêtes de fin d'année.

Et si nous changions aussi les noms de lieux?
Montréal, ça fait un peu trop royaliste,
Lac Saint-Jean, ça fait un peu trop catholique,
France, ça fait un peu trop ethnocentrique
Et Rome, ça fait un peu trop romain.

2008-03-23

Page web dynamique

Au début de l'Internet, les pages web étaient statiques. On y intégrait textes, images et mise en page, puis on les mettait en ligne. Le contenu était le même pour tous, et il ne changeait que si la page était mise à jour par son auteur. Aujourd'hui, les pages sont souvent construites sur mesure, au moment où l'internaute clique sur le lien correspondant. Les pages sont alors crées à l'aide de bases de données et de morceaux de code, en fonction des paramètres de l'utilisateur.

Ce matin, en jetant un coup d'œil au portail Sina.com, nous sommes tombés sur une nouvelle forme de page dynamique. Nous savions que de nombreux sites étrangers sont censurés en Chine. C'est le cas, par exemple, de blogspot.com, la filiale de Google sur laquelle ce carnet est publié. Mais aujourd'hui, nous avons découvert une nouvelle forme de censure. Il s'agit de sites chinois que les autorités locales interdisent aux visiteurs étrangers.

L'encadré avec titre en rouge contient le dossier Incidents de Lhassa.
Cliquez sur les images pour les agrandir.

La page d'accueil de Sina met en évidence le dossier des émeutes du Tibet dans un encadré au titre rouge placé ironiquement à côté de l'image paisible de « vestales » allumant la torche olympique. Au début de la journée, cet encadré contenait, selon le journal Le Monde, la photo des Tibétains les plus recherchés par la police. Ces photographies ont manifestement été déplacées sur une deuxième page. Nous cliquons donc sur le lien pour voir la binette de ces « ennemis du peuple » que les internautes sont appelés à dénoncer…

Cette image apparaît pendant une fraction de seconde.

Étrangement, la page cesse de se charger après quelques dixièmes de secondes. À peine le temps d'apercevoir une banderole portant l'inscription : Voies de faits, vandalisme, pillage et incendies pendant les incidents du 14 mars à Lhassa (image ci-dessus).

  Traduction des mots chinois

 

La page qui était en cours de réception disparaît soudainement.

Tout d'un coup, la page cesse de se charger et un message d'erreur apparaît. Le serveur de Sina vient de décoder le pays d'origine du visiteur (en l'occurrence le Canada) et prend les mesures appropriées. À partir de là, tous les liens de la page d'accueil de Sina deviennent inaccessibles.

La référence sur cette page disparue est toujours présente sur Google. Mais impossible d'accéder à cette page ni de trouver sa copie en cache.

2008-03-22

Un bonze célèbre

Pour faire suite à notre récent article sur l'origine du mot bonze, nous présentons un portrait du moine Jianzhen, encore honoré de nos jours dans le Temple de la grande clarté (Dàmíngsì) de Yangzhou.

Timbre chinois de 1980 (après la fin de la Révolution culturelle) représentant le bonze Jianzhen de Yangzhou

Le bonze Jianzhen (688-763), a évangélisé le Japon au VIIIe siècle. Selon la tradition, il dut s'y reprendre à six fois avant de pouvoir aborder l'archipel, en 753. Au Japon, où on l'appelle Ganjin, son enseignement est encore vivant à travers l'école Risshu.

La légende verticale du timbre indique : 鉴真大师像回国巡展
(Retour en Chine
de l'exposition itinérante de la statue du grand maître Jianzhen)

Mots et caractères chinois de la légende

1. 鉴真 Jiànzhēn moine bouddhiste (688-763)
2. grand
3. shī maître
4. xiàng portrait, image, statue, ressembler
5. huí revenir
6. guó pays
7. xún patrouiller, tour, tournée
8. zhǎn déployer, développer, exposition

2008-03-21

Bonze

Au détour de la conversation, qui se déroule en japonais, ces dames abordent la question de la révolte des moines tibétains (mars 2008). Dans ce déluge de syllabes harmonieuses mais incompréhensibles, un mot se détache, comme s'il était presque français : bôzu (avec un o allongé). De là à penser que le mot bonze nous vient du japonais… C'est presque une évidence, d'autant plus qu'il cadre mal avec la phonétique chinoise, vietnamienne, thaï ou birmane, principaux pays bouddhistes en dehors du Japon.

Le Robert historique confirme la chose : bonze est emprunté au portugais bonzo (1545) […] lui-même emprunté du japonais bonzô ou bonzi. Ces deux mots correspondent au chinois fan seng « personne religieuse » tandis que le type sans nasale bo-zi est issu du chinois fa-sze « docteur de la loi ». L'excellente explication du Robert historique pose cependant certains problèmes quant à la romanisation, puisque fa-sze devrait s'écrire fa-che (à la française), fa-shih (à l'anglaise) ou fashi (à la chinoise). Voir notre article sur ce sujet.

Dans le tableau ci-dessous (4e rangée), on reconnaît le mot bonzô, peu usité de nos jours, qui est à l'origine du français bonze. Aujourd'hui, on utilise plutôt le mot bôzu dont nous parlions au début de cet article.

Chinois

Japonais

1. 坊主 bôzu bonze, (« patron de l'atelier »)
fàn brahmane, bouddhiste 2. bon brahmane, théorie sacrée
访僧 fáng sēng atelier + moine 3. 访 bô / bon atelier / (mot ancien) moine - bonze
梵僧 fànsēng (bonze) 4. 梵僧 bonzô moine de l'Inde
僧侣 sēnglǚ moines et prêtres 5. 僧侣 sôryo bonze
和尚 héshang bonze, moine bouddhiste 6. 和尚 oshô chef d'un temple
修道 xiūdào « voie de la réforme », pratiquer la vertu, entrer en religion 7. 修道士 shûdôshi moine (occidental)
法师 fǎshī « maître de la loi », maître 8. 法師 hôshi « maître de la loi »


Le maître (voir la dernière ligne du tableau ci-dessus).

Les quatre schémas de gauche représentent la graphie chinoise moderne, selon différents styles. Le schéma de droite est basé sur la graphie traditionnelle, encore utilisée au Japon pour ce caractère.

2008-03-19

La relativité selon les haïku

Le Kôkinshu est un recueil de poésie japonaise publié au début du Xe siècle. Le poème Aki no yomo (Les nuits d'automne) souligne la relativité du temps qui passe. Il est l'œuvre de la poétesse Ono no Komachi, officiellement une des trois plus belles femmes du monde, avec Cléopâtre et Yang Guizi. Cette dernière, concubine de l'empereur de Chine Xuanzong (8e siècle), a d'ailleurs été immortalisée par un autre poète célèbre, Bai Juyi, vers l'an 800. C'était à l'époque où les grands de ce monde préféraient se lier d'amitié avec des artistes plutôt qu'avec des hommes d'affaires.

Einstein aurait dit, pour illustrer la théorie de la relativité : « Placez votre main sur un poêle une minute et ça vous semble durer une heure. Asseyez vous auprès d'une jolie fille une heure et ça vous semble durer une minute. » Il semble, après tout, que les poètes japonais avaient un millénaire d'avance sur lui en la matière.

小野小町 .
Ono no Komachi . Les nuits d'automne

秋の夜も
名のみなりけり
逢ふといへば
ことぞともなく
明けぬるものを

Aki no yomo
Na nomi nari keri
Afu to ieba
Kotozo tomo naku
Ake nuru mono o

Les nuits d'automne
Ont la réputation d'être longues
Mais quand on les passe avec une personne aimée
Avant qu'on s'en doute
L'aurore est déjà là.

(Traduction de Gaston Renondeau)

シュウ . あき, とき  automne
ヤ . よ, よる  nuit
メイ, ミョウ . な  nom, appellation, célébrité
ロ,リョ . いおり  rencontrer
メイ, ミョウ, ミン . あか-り-るい-るむ-らむ, あき-らか, あ-ける-く-くる-かす  clair, lumineux, évident

Ce caractère représente une gerbe de graminées (partie gauche) et un feu (partie droite). L'automne est la saison où les céréales prennent la couleur du feu.

2008-03-14

Émeutes de Lhassa

Contrairement aux affirmations de diverses stations de radio à travers le monde, l’Agence Chine nouvelle fait effectivement état des émeutes de Lhassa sur son site en langue chinoise (et pas seulement sur son site en anglais). Nous reproduisons un résumé de cet article ci-dessous. Pour faire bonne mesure, nous vous proposons aussi la version du Dajiyuan, journal d'opposition basé aux États-Unis. On pourra apprécier la différence de ton entre les deux comptes rendus.

Résumé de l'article de l'Agence Chine nouvelle (15 mars 2008)

Le responsable de la région autonome du Tibet s'est entretenu avec le journaliste de l'Agence Chine nouvelle des émeutes en cours. Des personnes de nationalité tibétaine se sont livrées à des violences : bagarres, casse, incendie. Selon le responsable de la région autonome du Tibet, ces émeutes compromettent la sécurité et les biens des masses populaires. Le responsable affirme détenir des preuves substantielles de l'implication du Dalaï Lama dans ces incidents. Les autorités estiment disposer des moyens nécessaires pour maintenir la stabilité sociale au Tibet.

Voir aussi l'article chinois annoté en français sur ramou.net.

Résumé de l'article du Dajiyuan (15 mars 2008)

La manifestation commémorant le 49 anniversaire de la marche des bonzes contre la répression s'est terminée dans la violence le 14 mars. Après que l'armée, appuyée par les forces policières eut encerclé les trois grands monastères de Lhassa (Jokhang, Drepung et Sera), des Tibétains ont incendié des voitures de police et des commerces. L'armée et la police ont alors utilisé armes à feu et chars d'assaut pour étouffer l'émeute. Les gaz lacrymogènes flottent dans les rues. Le gouvernement chinois a de plus décrété un couvre-feu pour la ville de Lhassa.

Les commerçants tibétains ont suspendu le châle traditionnel pour éviter les attaques contre les magasins et les automobiles appartenant aux Hans.

Le chef spirituel des Tibétains presse le gouvernement chinois de cesser d'utiliser de violence envers ses compatriotes. Les Tibétains ne font qu'exprimer leur rancune contre les longues années de domination chinoise. Seul le dialogue pourra apaiser la fureur des Tibétains.

Un habitant de Lhassa témoigne « La situation est extrêmement grave. Le couvre-feu a été imposé. J'ai aperçu les militaires bloquer toutes les grandes artères du centre-ville. La presque totalité des commerces ont fermé leurs portes. »

Les visiteurs étrangers présents à Lhassa ont été avisés de rester dans leurs hôtels et de ne pas sortir. Un témoin étranger a déclaré « Le centre de Lhassa est rempli de soldats de l'Armée de libération. Les rues ne sont pas sûres. Tous les principaux temples sont fermés. »

Les troubles de Lhassa semblent avoir fait tache d'huile. Un journaliste de l'Agence France Presse dit avoir été témoin d'une réunion de protestation regroupant deux à trois cent moines au Gansu.

Une infirmière a déclaré à l'Agence France Presse que douze personnes avaient été blessées et conduites à l'hôpital.

Selon la station de télévision Asie Libre, deux lamas du monastère de Drepung se sont suicidés en signe de protestation.

Amnistie international indique que les autorités ont fait usage de gaz lacrymogènes pour repousser la foule, et qu'elles ont arrêté plusieurs lamas. Il s'agit du soulèvement le plus violent depuis 1989.

  Texte chinois original du Dajiyuan avec vocabulaire

2008-03-12

Coûts comptables et coûts économiques

Au début, c'est très joli.

Les 31 centimètres de neige de la tempête de mercredi n’étaient pas encore complètement dégagés des rues, hier, mais les équipes du service des travaux publics se préparaient déjà à affronter la nouvelle bordée [de 51 cm]. Le président du comité de déneigement de la Ville de Gatineau, le conseiller Aurèle Desjardins, admet qu’il aurait été moins coûteux que la tempête se pointe un jour de semaine.
« Une fin de semaine, c’est toujours un peu plus fatiguant, ça coûte plus cher de temps supplémentaire parce que le personnel régulier est en congé et qu’on doit travailler sur des listes de rappel », explique M. Desjardins.
Justine Mercier, Le Droit, Ottawa, 7 mars 2008

Comme cela arrive souvent lorsqu'il est question de budget gouvernemental, on perd de vue que les services publics ne se résument pas à une dépense, mais qu'ils procurent avant tout des bénéfices à la population. Et puisque l'État vise à défendre l'intérêt général, il doit tenir compte de tous les avantages obtenus avant d'évaluer la « rentabilité » de ses actions. On n'ose imaginer les véritables coûts encourus si la maxi-tempête avait eu le mauvais goût de tomber un jour de semaine et de paralyser ainsi l'économie de l'Outaouais et du Québec.

Eh oui, les fumeurs québécois aussi sont persécutés. Mais au moins, ils peuvent bénéficier des joies de l'hiver.

On ne sait plus où la mettre. Quand on pense qu'il reste à peine six mois avant l'hiver prochain.

Les indigènes s'affairent à déblayer les dernières traces de la tempête.

2008-03-09

Les savants

Dessin de Renaud Bouret

Il y a les savants qui savent
Et les savants qui savent qu'ils sont savants.
Il y a les savants qui croient ne rien savoir
Et les savants qui s'admirent.
Il y a les savants qui cherchent et qui trouvent
Et les savants qui enseignent le savoir des autres.

2008-03-01

La chaise et le fauteuil

Une modeste chaise de la cathédrale Saint-Louis de Carthage

Un des passe-temps préférés des intellectuels est d'expliquer des faits linguistiques anciens par des concepts à la mode. Une brève tournée de bureaux d'enseignants m'a permis de recueillir une interprétation quasi unanime de l'utilisation du féminin et du masculin pour nommer certains objets : « Le fauteuil est masculin, parce que c'est plus gros, c'est plus important qu'une chaise, c'est bourgeois. Une chaise, c'est menu, c'est banal, c'est bon marché. La langue française est sexiste ». On me fait remarquer que cette opposition de genre est très répandue : « la table (domestique) / le comptoir (professionnel); la machine à écrire (rudimentaire) / l'ordinateur (complexe); la politique (-aillerie) / le politique (avec un grand P); la fourchette (qui pique) / le couteau (qui perce) ». (NB, ces élucubrations n'engagent que leurs auteurs.)

Avant de se ranger derrière un tel point de vue, il serait bon de procéder à une petite enquête méthodologique. Le procédé est le même que pour la résolution d'un crime. Napoléon, par exemple, n'a pas pu tuer l'amiral Nelson à Trafalgar vu qu'il se trouvait à Ulm le 21 octobre 1805 : Napoléon avait un alibi. Ravaillac n'est sûrement pas l'assassin de Jules César puisque ce dernier était déjà mort depuis des siècles : il y aurait anachronisme. Il en va de même pour l'étymologie. Un mot ne peut pas devenir masculin s'il l'était déjà, pas plus qu'il ne peut déteindre sur un autre mot sans entrer en contact avec lui.

L'effet ne peut précéder la cause. Les mots sont masculins de par leur héritage et non à cause de leur signification. Et le genre d'un mot n'est pas une chose qui se modifie au gré des fantaisies. (Voir aussi le billet intitulé Le féminin existe-t-il?.)

Buis-che m'azzeoir zur ze jaisse, z'il fous blaît?

Le mot fauteuil provient du francique faldistôl, qui signifie littéralement chaise pliante. En allemand moderne : falten (plier) et Stuhl (chaise). Or le mot Stuhl, comme ses ancêtres, est du genre masculin en allemand. Le français fauteuil est masculin, parce qu'il était déjà masculin en allemand. Et les Allemands disent encore ein Stuhl (un chaise).

De son côté, le français chaise, provient du latin cathedra, mot d'origine grecque et féminin depuis plus de 2000 ans. La chaise a d'ailleurs longtemps désigné un siège réservé à l'élite.

Voilà donc des preuves irréfutables, qui sont pourtant loin d'avoir convaincu nos collègues.