2008-04-26

Les becs-scies bien coiffés

Parc de la Gatineau - 2008-04-24
Photos : Renaud Bouret
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Ce printemps, l'étang oublié, vestige d'une antique cité de castors, est le lieu de résidence d'un couple de becs-scies, dont les étranges coiffures rappellent la mode de l'Iowa en l'an 1969.

Attention, Monsieur fait gonfler sa huppe. Madame (cheveux roux, à droite), ne reste pas indifférente.

2008-04-23

Souvenirs d’un voyage dans le Thibet

La couverture de « Souvenir d’un voyage dans le Thibet », R-E Huc, Librairie générale française, 1962.

Les passages ci-dessous sont extraits de « Souvenir d’un voyage dans la Tartarie et le Thibet pendant les années 1844, 1845 et 1846 » par R.E. Huc, missionnaire lazariste. Nous avons conservé la transcription romanisée de l’époque. Les notes entre crochets, qui contiennent notamment les versions modernes des caractères chinois et de leur romanisation, ne font pas partie du texte original : elles ont été rajoutées par nous. On trouve aujourd’hui la version intégrale de ce livre passionnant sur le site de l'UQAC.

Présentation : En octobre 1846, les pères Huc et Gabet arrivent à Macao, après un périple de près de trois ans qui les a conduit de Pékin au Thibet, en passant par la Tartarie mongole. À leur arrivée à Lha-Ssa, but principal de leur voyage, les deux « lamas » occidentaux furent d’abord reçus par le régent thibétain ou nomekhan, qui sut apprécier leur science et leur connaissance des langues chinoise, mongole et tibétaine. Puis on les présenta à l’ambassadeur chinois ou kin-tchai, ou amban, qui n’était autre que le fameux noble mandchou Kichàn (琦善 Qishan, 1790-1854), ex-vice-roi de Canton succédant à Lin Tzesü (林则徐 Lin Zexu, 1785-1850) après la défaite de la guerre de l’Opium (1840). Kichàn était tombé en disgrâce après avoir signé le traité concédant la ville de Hongkong à l’Angleterre, mais il occupa par la suite quelques postes officiels dont celui de résident impérial à Lha-Ssa, au moment du séjour des deux prêtres français. Même s’il dit beaucoup de bien de la sagesse de Kichàn durant la guerre de l’opium, le père Gabet accorde manifestement ses préférences aux autorités tibétaines.

La trente-cinquième année du règne de Kièn-Long [乾隆 Qian Long, 1711-1799; il s’agit de l’année 1769], la cour de Pékin avait à Lha-Ssa deux Kin-Tchai, ou ambassadeurs. (…) Depuis quelques temps, d’ailleurs, les deux mandarins chinois donnaient, par leur conduite, de l’ombrage aux Thibétains : ils s’immisçaient tous les jours de plus en plus dans les affaires du gouvernement, et empiétaient ouvertement sur les droits du talé lama. Enfin, pour comble d’arrogance, ils faisaient entrer de nombreuses troupes chinoises dans le Thibet, sous prétexte de protéger le talé lama contre certaines peuplades du Népal, qui lui donnaient de l’inquiétude. L’opposition du gouvernement thibétain fut, dit-on, terrible, et le Nomekhan employa tous les ressorts de son autorité pour arrêter l’usurpation des deux Kin-Tchai. (…)

[Le Nomekhan est ensuite assassiné alors qu’il est en conférence au palais des ambassadeurs chinois.]

La ville tout entière fut aussitôt soulevée, on courut aux armes de toutes parts, et l’on se précipita tumultueusement vers le palais des Kin-Tchai, qui furent horriblement mis en pièces. La colère du peuple était si grande qu’on poursuivit indistinctement tous les Chinois; on les traqua partout comme des bêtes sauvages, non seulement à Lha-Ssa, mais encore sur tous les autres points du Thibet où ils avaient établi des postes militaires. On en fit une affreuse boucherie. Les Thibétains, dit-on, ne déposèrent les armes qu’après avoir impitoyablement poursuivi et massacré tous les Chinois jusqu’aux frontières du Yunnan et du Ssetchouan. (p. II-266)

Le talé lama [dalaï lama] est le chef politique et religieux de toutes les contrées du Thibet; c’est dans ses mains que réside toute puissance législative, exécutive et administrative. Le droit coutumier et certains règlements, laissés par Tsong-Kaba [réformateur du lamaïsme, 1357-1419], servent à le diriger dans l’exercice de son immense autorité. (…)

Après le talé lama, que les Thibétains nomment aussi quelquefois Kian-Ngan-Remboutchi (souverain trésor), vient le Nomekhan ou empereur spirituel. Les Chinois lui donnent le nom de Tsan-Wang [藏王 zang wang], roi du Thibet. Ce personnage est nommé par le talé lama, et doit être toujours choisi parmi la classe des lamas chaberons. Il conserve son poste pendant toute sa vie, et ne peut être renversé que par un coup d’État. Toutes les affaires du gouvernement dépendent du Nomekhan et de quatre ministres nommés Kalons. (p. II-272-273)

Le quatrième de couverture indique l'itinéraire des pères Huc et Gabet.

2008-04-20

Soyez prêts à tous les sacrifices pour vous venger

La couverture de la version chinoise de Voyage au bout de la nuit de Louis-Ferdinand Céline.

Décidément, la flamme de l'harmonie suscite beaucoup de propos disgracieux (pour ne pas dire haineux) sur les forums internet chinois. Curieusement, à chaque explosion de colère, on retrouve les mêmes expressions toutes faites. Si des milliers d'internautes reproduisent spontanément les mêmes phrases, c'est qu'ils s'inspirent largement de leurs manuels scolaires (voire du Petit livre rouge).

Les thèmes favoris de ces forums citoyens sont la victimisation et l'humiliation de la mère patrie, auxquelles il faut répondre par la puissance et la vengeance. Voilà qui est tout à fait dans l'esprit olympique préconisé par Pierre de Coubertin, d'autant plus que l'ennemi du jour est la France. Le texte suivant a été publié à la une du Quotidien du peuple en ligne, juste après l'article intitulé Les volontaires gardent la flamme sacrée.

(...) Une autre rumeur circule actuellement à l'intérieur de la Chine : les patrons de plusieurs grands groupes d'entreprises françaises installés en Chine financent avec de grosses sommes les « indépendantistes tibétains » avec l'argent des Chinois qui l'ont gagné à la sueur de leur front. Ces agissements pernicieux et malhonnêtes des hommes d'affaires français ont provoqué un tollé général de la masse populaire chinoise qui éprouve une grande indignation. Il se peut que les Français n'ont aucune idée de la voix et de la force des gens du peuple de la Chine, car elles sont totalement différentes de celles de la population française : elles ne se manifestent pas tellement et restent calme en apparence, mais elles existent réellement, et dès qu'elles sont provoquées, surtout lorsque la nation chinoise est en danger et qu'on la menace, l'insulte et l'outrage, alors ce sera l'explosion qui détruira tout ennemi.

(...) Vu du plan moral, si le peuple chinois se montre toujours conciliant et supporte toujours en silence les menaces, les insultes et les brutalités des puissances occidentales, y compris la France, ce serait alors une expression de faiblesse et de poltronnerie qui encourageront celles-ci à nous malmener, à nous brutaliser et à nous opprimer encore plus, et cela est une importante raison de l'appel des forces populaires chinoises pour s'opposer et pour lutter contre la politique du plus fort. Nos ancêtres ont dit : « Ne courbez jamais l'échine et soyez prêts à tous les sacrifices pour vous venger. ». A l'heure actuelle, le monde entier observe la Chine pour voir comment va-t-elle agir.

Gao Yuan, blogueur
Source : Le Quotidien du peuple en ligne.

Au départ, la rumeur prétendait que « le principal actionnaire de Carrefour est soupçonné d'avoir subventionné le Dalaï » (家乐福大股东涉嫌资助达赖). Bien que l'accusation soit grossière, nous avons cherché en vain un internaute qui exprime des doutes sur sa véracité. Au contraire, nous constatons maintenant, dans l'article reproduit ci-dessus, que plusieurs grands groupes d'entreprises françaises sont dans le bain. Allons-nous découvrir demain que Sarkozy est en fait le descendant d'un seigneur féodal tibétain et que le grand-père de Ségolène a dirigé le sac du Palais d'Été?

Il faut reconnaître que bien des Chinois ne partagent pas cette façon manichéenne de voir le monde. On les rencontre loin de ce lieu d'unanimisme qu'est l'internet national. Ils peuvent alors manifester leur ouverture d'esprit et leur sens de l'hospitalité habituels.

2008-04-19

Sujet et Complément

« Le français nomme d'abord le sujet du discours, ensuite le verbe qui est l'action, et enfin l'objet de cette action : voilà la logique naturelle à tous les hommes; –voilà ce qui constitue le sens commun. Or cet ordre, si favorable, si nécessaire au raisonnement, est presque toujours contraire aux sensations, qui nomment le premier l'objet qui frappe le premier. » (Rivarol, Discours sur l'universalité de la langue française, Berlin, 1783).

Or, nous sommes tombés sur une phrase italienne dans laquelle le sujet semble logiquement placé après le verbe :

  • Italien : Hai visto quello che mangia il mio gatto?
  • Traduction 1 (sujet placé après le verbe) : Tu as vu ce que mange mon chat?
  • Traduction 2 (sujet placé avant le verbe) : Tu as vu celui qui mange mon chat?

Étant donné que les mangeurs de chats sont plutôt rares en Italie, il est probable que la première traduction soit la bonne. En français, l'ambiguïté est levée, puisque quello se traduit alternativement par ce et celui. On constate aussi que, malgré Rivarol et les grammaires scolaires, le français a placé le sujet après le verbe dans la première traduction. Car c'est bien le chat qui est le sujet du verbe manger, n'est-ce pas?

  • 1. Passent les heures et filent les secondes.
  • 2. Et vogue le navire, sur la mer déchaînée!
  • 3. Ce n'est pas comme ça que réagit un scout.
  • 4. Voici la description qu'a fait cet homme.
  • 5. J'ai oublié ce que voulait cette femme.
  • 6. Ainsi s'envole son dernier espoir.
  • 7. Devant le grand portail se dressent cinq statues représentant les cinq principales ethnies chinoises.

Dans toutes les phrases qui précèdent, le sujet suit le verbe. Les deux premières phrases semblent archaïques, mais les autres restent très naturelles dans la langue d'aujourd'hui. Dans les phrases 3 à 6, on remarque cependant, avant l' “inversion”, la présence de que ou de ainsi (marqueur de la présupposition). Ainsi va la vie!

2008-04-15

Le coiffeur

L'assistant du coiffeur
Dessin de Renaud Bouret
15 avril 2008

Le salon du coiffeur,
C'est comme une église où l'on peut parler à haute voix,
C'est comme un café où l'on ne boit pas,
C'est comme une école où tous les âges sont admis.

Chez le coiffeur,
Les enfants lisent des illustrés introuvables,
Les serins imitent le chant des ciseaux,
Le rideau de perles annonce, en bruissant, une visite familière.

Le coiffeur,
On dit qu'il coupe les oreilles des petits marmots
Qui viennent le voir pour la première fois,
Après les avoir assis sur une pile d'annuaires périmés.

Le maître coiffeur
Presse avec dignité la poire du parfum,
Et fait claquer sa lanière de cuir inusable.
Peut-on l'imaginer sans sa moustache?

2008-04-13

Ami ou porteur d'eau?

“我是一名中国工程师,41岁,在河南郑州市,这是我第一次就一篇文章表达看法。我觉得西方应该真正了解中国的现实真相,应该做中国的朋友或伙伴,而不是敌人。我感觉中国这些年来各方面都取得了巨大的进步,包括象我这样普通的中国人是不喜欢别人指手划脚的。西方世界自己真的就很完美,有资格教训别人吗?我有时候觉得西方很虚伪,也很卑鄙,原因是偏见和傲慢。”

« Je suis un ingénieur de Zhengzhou (Hunan), âgé de 41 ans, et c'est la première fois que j'écris un article pour exprimer mon point de vue. Je considère que les Occidentaux devraient s'informer correctement de la réalité chinoise et qu'ils devraient nous traiter en amis ou en partenaires plutôt qu'en ennemis. Je trouve que, ces dernières années, la Chine a accompli d'énormes progrès dans tous les domaines, et cela inclut le fait que de simples citoyens comme moi n'aiment pas beaucoup se faire constamment pointer du doigt par autrui. L'Occident est-il d'ailleurs tellement merveilleux qu'il puisse se permettre de donner des leçons aux autres? Parfois, je trouve les Occidentaux hypocrites et vils, peut-être le sont-ils à cause de leurs préjugés et de leur arrogance. » (Source)

Le Palais d'été à Pékin - Photo: Renaud Bouret

Le texte qui précède provient d'un forum du Washington Post portant sur le concept de waiguo pengyou (amis étrangers ou porteurs d'eau?). Le débat fait suite à la visite à l'Université de Pékin du premier ministre australien, Kevin Rudd, le 9 avril 2008. Monsieur Rudd possède une qualité originale pour un chef de gouvernement : il s'exprime couramment en chinois, ce qui lui a permis de souligner, devant les étudiants, la nuance entre le simple pengyou (ami complaisant) et le véritable zhengyou (ami sincère). (Voir le Sydney Morning Herald du 12 avril 2008).

Le point de vue proposé par le soi-disant ingénieur chinois est assez typique d'un certain état d'esprit pour que nous le reproduisions ici. Plusieurs Occidentaux, avides de repentance, y trouveront aussi leur compte. Quant à nous, nous appliquerons le principe d'universalité avant de nous prononcer, c'est-à-dire que nous tenterons d'évaluer la validité de la thèse opposée. Trouverions-nous acceptable qu'un Occidental décrive la Chine de la façon que l'ingénieur de Zhengzhou décrit l'Occident? Et dans ce cas, l'Occidental trouvera-t-il facilement un Chinois prêt à lui témoigner son appui et sa compassion?

Cela dit, il va de soi que des Chinois plus éclairés ont une vision moins radicale des relations avec l'étranger, et que des Occidentaux bornés émettent des propos similaires à ceux de l'ingénieur de Zhengzhou.

  Traduction des mots chinois

2008-04-11

L'homme qui aimait les femmes

Dessin de Renaud Bouret - 1992

Dans L'homme qui aimait les femmes, film de François Truffaut, le héros, au moment où il est question de modifier le titre de son livre, se questionne sur l'utilisation de l'imparfait.

(L'éditrice) — Mais c'est drôle que vous ayez pensé à ça, parce que je voulais vous proposer celui-ci : L'homme qui aimait les femmes.
(L'homme) — Ah c'est bien. C'est un bon titre­… Oui, c'est intrigant, c'est bien. Mais pourquoi « qui aimait »? Pourquoi l'imparfait?
(L'éditrice) — C'est une question de sonorité. Ça sonne bien. Et puis, aussi, il me semble que cela marche bien avec votre style de récit. Vous êtes narratif. Vous n'avez pas peur de raconter une histoire.
L'homme qui aimait les femmes (1977)

Pourquoi l'imparfait? L'explication proposée n'en est pas une. On devrait plutôt se demander pourquoi l'imparfait sonne si bien alors qu'il est clair que cet homme aime encore les femmes. L'imparfait n'a donc pas ici pour fonction d'indiquer le passé, ni de souligner un penchant pour les longues histoires étirées dans le temps.

Quand les enfants se proposent de jouer à des jeux de rôle, ils utilisent naturellement l'imparfait : « Moi j'étais le docteur et toi tu étais le malade. » Ou encore : « Nous on était les cowboys et vous, vous étiez les Indiens. » Un fois encore (voir nos précédents billets sur le sujet : Langage de bébé et Imparfait ou passé simple), l'imparfait sert à confirmer un choix déjà préétabli. L'enfant ne propose pas à ses amis de distribuer les rôles, il leur demande plutôt de valider ses propositions. Dans L'homme qui aimait les femmes, il ne s'agit pas d'accoler au héros une quelconque caractéristique parmi d'autres, mais d'affirmer d'emblée que cette caractéristique fait partie intrinsèque de son personnage.

2008-04-06

Premier jour de printemps à Gatineau

Parc de la Gatineau - 5 avril 2008
Photos : Renaud Bouret

Lac Pink, le 5 avril 2008

Lac Pink, le 20 octobre précédent

2008-04-05

La presse objective et la presse subjective

Le site des nouvelles de Sina.com (5 avril 2008)
(Cliquez sur les images pour les agrandir.)

Le site des nouvelles de Sina.com, un des principaux portails internet chinois, recueille des centaines de milliers de signatures pour protester contre la « distorsion » de la réalité tibétaine par les médias occidentaux. L'image ci-dessus figure en tête de la page consacrée à ce sujet. On peut y lire : « Les reportages contraires à la vérité de CNN et d'autres médias occidentaux suscitent les PROTESTATIONS des citoyens internautes. »

L'image reprend en partie la symbolique de celle publiée immédiatement après les incidents de Lhassa (voir ci-dessous et voir aussi notre précédent billet sur le sujet). On y retrouve la même scène d'apocalypse, mais cette fois, on a ajouté quelques éléments rassurants : les forces policières, solidement casquées, et le peuple, indigné par les mensonges des médias occidentaux. À gauche, la chienlit, à droite l'ordre. D'un côté les propriétés, de l'autre les propriétaires. La population chinoise, outrée par la barbarie des émeutiers tibétains et l'incurie des autorités dans les premières heures, peut maintenant se rassurer et reporter son indignation sur un ennemi de l'extérieur.

Image publiée par Sina.com quelques jours après les incidents de Lhassa

La photo truquée par CNN (à gauche) et l'original (à droite) selon le site Anti-CNN

La page de Sina.com reprend une partie des « photos truquées » de la presse occidentale telles que relevées par le site Anti-CNN. L'image ci-dessus représente une photographie tronquée que l'on dit « publiée sciemment sur le site de CNN pour tromper les masses populaires ». Selon Anti-CNN, l'image cache les vrais coupables, en train de lancer des pierres aux blindés, pour faire croire que ces blindés tentent d'écraser d'innocents piétons.

Par hasard, nous nous sommes rendus sur le site du magazine Time, associé d'ailleurs à CNN, pour y retrouver la photo non tronquée. De quoi y perdre son latin, à moins qu'il ne s'agisse d'une double manipulation (©)!

Sur la sélection de Getty-AFP, on reconnaît, au centre, la photo dite véritable par le site anti-CNN.

Comme toujours, il n'est pas inutile de remonter à la source. Les images originales, proposées en plusieurs formats par Getty et l'AFP (voir ci-dessus), sont bien accompagnées de la légende « Des Tibétains jettent des pierres à des véhicules de l'armée » et non de la légende « Des chauffards s'acharnent sur les cadavres de paisibles passants ».

Il y a fort à parier que le choix de la photo, parmi la sélection proposées par Getty, dépendra plus des contraintes de mise en page que d'une manie du complot. Si on y regarde de plus près, on constate aussi que la photo de gauche du trio ci-dessus contient une section qui n'apparaît pas sur la soi-disant photo véritable exhibée par le site anti-CNN. Comble d'ironie, cette photo véritable serait donc, elle aussi, une photo tronquée!

 

shí plein, vrai, réalité
La case de droite (sur fond rouge) représente l'ancienne graphie : un toit recouvrant plein de riches marchandises.

2008-04-03

Un membre du Cégep de l'Outaouais cité dans un livre chinois

Extrait du livre 魁北克文学 (La littérature québécoise)
de 孙桂荣 (Sun Guirong)
publié aux Éditions 外语教学与研究出版社, 2000

Quand on est originaire de Maniwaki et qu'on enseigne les arts cinématographiques au Cégep de l'Outaouais, est-il possible de voir son nom imprimé dans un livre publié à Pékin, et en Chinois s'il vous plaît? Notre collègue et poète Stéphane-Albert Boulais, cité dans l'ouvrage de Sun Guirong intitulé La Littérature québécoise, a pourtant eu cet honneur. La page reproduite ici fait référence au film La Bête lumineuse de Pierre Perrault, dans lequel Stéphane-Albert joue le rôle principal en compagnie de son vieux comparse le cuisinier Bernard Lheureux, lui aussi natif de Maniwaki.

Reproduire le nom de Stéphane-Albert dans notre alphabet latin laisserait les lecteurs chinois bien perplexes. Aussi, ce nom, comme la plupart des noms étrangers, est-il transcrit en caractères chinois. Stéphane-Albert s'écrit donc 斯特凡—阿尔贝 et se prononce Sītèfán-Ā'ěrbèi.

光明 guāngmíng lumineux, lumière, clarté
野兽 yěshòu bête sauvage

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