2010-05-09

Cossé tu veux j'fasse?

Cossé tu veux j'fasse?

Un bureaucrate ne dédaigne pas qu’on le sollicite, même s’il défend son oisiveté jusqu’à être avare de ses conseils. C’est qu’il a réponse à tout pour congédier les plaideurs. La devise favorite de notre bureaucrate du jour est : « Cossé tu veux j’fasse? »

L’expression se prononce /kosetyvøʃfas/, d’un seul trait, avec deux accents toniques, sur le rythme “.-..-”.

Comment découper les mots dans cette chaîne de sons continue?

[1] /kɔse-ty-vø-ʃ-fas/ (Cossé tu veux j’fasse?)
À première vue, on y distingue cinq unités indépendantes, que l’on peut identifier en procédant à des substitutions :
[2] /kɔse-ki-vø-ka-fas/ (Cossé qui veut qu’a fasse?)
Si on y regarde de plus près, on remarque maintenant l’unité /k/, qui revient deux fois. Le message se compose donc de sept unités.
[3] /kɔse-k-i-vø-k-a-fas/

L’unité /k/ représente ce qu’on appelle habituellement le pronom relatif. On note que cette unité se prononce uniquement devant une voyelle (expression 3), et tombe devant une consonne (expression 1).

L’expression initiale comporte donc, elle aussi, sept unités, dont deux sont devenues muettes dans le dialecte de notre bureaucrate. Ces muettes, représentées par Ø dans la transcription ci-dessous, peuvent réapparaître sous la forme /k/ dans d’autres dialectes :
[4] /kɔse-Ø-ty-vø-Ø-ʃ-fas/

    Traduction des unités en français écrit :
  • /kɔse/ = quoi (pronom interrogatif (= que /kə/ en position non accentuée))
  • /k/ = que (pronom relatif)
  • /ʃ/ = je (prononcé ch)
  • /ty/ = tu
  • /i/ = il
  • /a/ = elle
  • /vø/ = veux, veut
  • /fas/ = fasse