2006-11-12

Éloge funèbre d'Hector Placide Giat

Hector Placide Giat dessiné par un de ses admirateurs

« Il était né le 23 septembre 1858, dans cette localité [Sourdun dans la Brie], d'une famille d'ouvriers pauvres. Il y fréquenta l'école communale et, sous l'excellente direction de son instituteur, M. Jeannard, il fut reçu, à 16 ans, premier à l'École Normale de Melun. Admis à l'École de Cluny en 1877, il fit un an dans la section des sciences; sur l'indication de notre professeur de littérature, il entra l'année suivante dans la section des lettres; mais il ne devait pas terminer cette année à l'École. À la suite d'une manifestation bruyante de jeunesse, due à son tempérament ardent, il dut quitter l'École et fut envoyé en Cochinchine comme professeur au Collège indigène que le premier gouverneur civil, M. Le Myre de Vilers, venait d'installer. Ce lui fut l'occasion d'apprendre la langue annamite qu'il parlait très purement.

C'est à Baria que, le 28 octobre 1893, Giat fut le héros et la victime de ce que le journal officiel de la Colonie appelle un acte de dévouement accompli dans l'intérêt public. En plein jour, un tigre descendu de la montagne se glisse dans le village, enlève un porc, et se remise dans un champ de cannes à sucre entouré de cases habitées. Les notables battent le tam-tam et se précipitent à l'école, appelant à leur secours le Directeur qui parle si bien leur langue, et qui a déjà tué un tigre à l'affût. Giat sait ce qu'il risque; il prend son fusil, fait seul le tour du champ et charge le tigre qu'il tire à bout portant, mais celui-ci, tout mortellement blessé qu'il est, lui dévore la jambe droite. Transporté en chaloupe à Saigon, il fut amputé de la cuisse et envoyé, trois mois après, au Val de Grâce où il acheva sa convalescence. Retourné en 1894 à Baria, il revient définitivement en France en 1899, retraité pour infirmité, et se fixe dans son village natal. »

(Extraits de l'éloge funèbre d'Hector Placide Giat)

Arbre généalogique

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