2008-09-06

Les uniformes (1)

Guilin 2008
Photos : Renaud Bouret

On est d'abord passé de la soutane au simple col romain. Et aujourd'hui, nous croisons des prêtres en chemise, sans la moindre marque de commerce. Il n'y a pourtant pas si longtemps, grâce à l'uniforme, les membres de chaque confrérie présentaient un air de famille tout en se distinguant du reste des hommes.

Les uniformes ont-ils encore leur place dans une société centrée sur l'individu? L'uniforme vaut-il encore la peine d'être porté s'il n'y a plus d'yeux pour le reconnaître?

Dans nos sociétés occidentales, l'uniforme ne subsiste que dans l'armée — où le supérieur hiérarchique doit être clairement identifié, pendant que le simple troufion garde son anonymat — et dans quelques corps d'élite au recrutement limité : pilotes d'avions, évêques et maîtres queues.

Il en va tout autrement en Orient. Dès qu'il sort de chez lui, le simple Japonais revêt l'uniforme, aux couleurs de son école ou de son entreprise. Seuls les cadres et les hommes d'affaire peuvent se permettre quelque fantaisie avec leur complet veston, mais ne s'agit-il pas aussi d'un uniforme très standardisé?

La discipline sociale est moins pesante en Chine qu'au Japon, aussi l'uniforme y manque-t-il parfois… d'uniformité. Il est difficile de distinguer un portier de danwei d'un gardien de grand magasin, voire d'un policier de quartier. On dirait que chaque petit établissement se concocte un uniforme de son cru. L'influence japonaise commence cependant à se faire sentir dans les écoles privées et les groupes de voyages organisés — où l'uniforme se limite souvent à la casquette — et plus encore dans les commerces et entreprises de taille moyenne.

Dans les restaurants et boîtes de nuit comptant quelques douzaines d'employés, l'uniforme s'accompagne parfois d'exercices d'allure paramilitaire ponctués de slogans à la gloire du travail.


Les uniformes (2)

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